Vous savez, l'informatique a plus de rapport qu'on ne croit avec le Droit. Par exemple, le code du travail précise que si les effectifs permettent de désigner plusieurs délégués syndicaux, les délégations syndicales pour la négociation annuelle obligatoire pourront comprendre au moins deux délégués syndicaux (plus un nombre égal d'autres salariés : donc, une délégation syndicale d'au moins quatre personnes). Cela paraît simple, comme ça ! Mais la cour de cassation, qui interprète le droit, a décidé que, non, « au moins », cela ne voulait pas dire au moins, mais au plus ! Et bien, en informatique, c'est pareil : les logiciels et les langages qui permettent la réalisation de sites web ont des spécifications précises dans la documentation mais, en réalité, à l'observation, tout se passe comme si ces logiciels et ces langages de programmation revendiquaient leur liberté de faire ce qu'ils veulent. Naturellement, on sait que ce n'est pas vrai : derrière tout logiciel et tout langage de programmation, il y a des concepteurs, des développeurs et des testeurs : les concepteurs précisent les spécifications, les développeurs s'en servent pour écrire les codes, et les testeurs vérifient que les codes développés sont conformes aux spécifications. Et malgré cela, il y a toujours ces satanés « bugs », souvent difficiles à caractériser et à reproduire, qui gênent tout le monde ! Pourquoi je raconte ça ? Parce que, en matière de développement de site web, tout devrait être simple. Des tas de comités internationaux, qui réunissent les professionnels de la profession, fixent des normes de langages généralement utilisés : HTML et CSS, javascript et jQuery (pour la programmation de ce qui se passe sur l'écran du « client »), PHP (c'est le plus courant des langages exécutés sur le serveur web), MySQL (c'est le plus courant des gestionnaires de bases de données relationnelles gratuits) ont une documentation papier ou en ligne surabondante. Comme, par principe, PHP et MySQL sont exécutés sur le serveur, il n'y a pas trop de surprise. En revanche il y a de gros soucis avec ce qui se passe sur les postes de travail car, là, interviennent ce que l'on appelle des navigateurs. Chacun connaît au moins le nom des principaux : Internet Explorer (Microsoft), Safari (Apple en offre une version sous Windows), Firefox, Chrome (de Google) et Opera sont les principaux. S'il n'y a pas de gros problème avec Google, Safari, Firefox ou Opera (mais il y en a quand même), en revanche, les problèmes s'accumulent avec Internet Explorer. Pas tellement avec la dernière version, IE 9, qui se rapproche des standards de fait sur la toile (au moins pour ce que j'en fais). L'ennui vient surtout des versions antérieures. Or ce n'est pas un mince problème : voici, par exemple, les informations données par les statistiques d'utilisation de ce site web (http://cgt-metaux-montpellier.org) fournies par notre hébergeur (online.net) : ![]() Ces statistiques quotidiennes correspondent au mois de mars 2012 (nombre de connexions mensuelles : plus de 3500) et, parmi les tableaux qui accompagnent ce rapport mensuel, on trouve la répartition des navigateurs (« browser », en anglais) utilisés par ceux qui se sont connectés sur ce site : ![]() Le « Spider Googlebot » – indiqué dans la liste pour 6,41 % – est le robot d'exploration des sites web de Google, ce qui permet de constituer la base de recherche pour répondre aux interrogations des internautes. C'est aussi la fonction de « MSNBot – 2,47 % des visites du site – pour le compte de Microsoft. Naturellement, les tableaux mensuels d'activité du site donnent des résultats sans commune mesure avec ceux du site confédéral (www.cgt.fr) dont le nombre de visites par jour doit se chiffrer en dizaines de milliers. Ce site, de même que le site fédéral (www.ftm-cgt.fr) sont des sites de référence incontournables pour les adhérents CGT et plus généralement pour les salariés (voir à gauche de l'écran, « Hyperliens CGT »). Mais quand même, nous rendons accessibles aux travailleurs des informations et documents commentés introuvables ailleurs. Le taux de fréquentation du site montre qu'il s'agit d'un besoin. D'après ce tableau, avec une évaluation approximative des navigateurs Internet Explorer 8 qui ne sont pas isolés par cette statistique, probablement près de 30 % des utilisateurs se connectent à notre site en utilisant des navigateurs Internet Explorer d'anciennes versions, dont 9,25 % tournent sous Windows 95, un système d'exploitation sorti en 1995, il y a près de 18 ans. Le choix de ces utilisateurs est économique : impossibilité de remplacer de vieux PC qui ne supportent plus les nouvelles versions de logiciels, etc. Le problème est le suivant : comment tester ce que l'on développe ? On a une difficulté : en pratique, des versions différentes d'Internet Explorer ne peuvent coexister sous un même système Windows. Il faudrait donc autant de PC que de versions Internet Explorer à tester. Ou alors, il faudrait un méga PC pour supporter autant de machines virtuelles qu'il faut de systèmes Windows pour supporter toutes les versions Internet Explorer qui sont encore utilisées. Nos moyens sont limités : ce qui est développé sur le site web du syndicat CGT métaux Montpellier est testé sous les navigateurs suivants :
(Tous les systèmes d'exploitation et langages tournant sur les postes de travail testés sont au dernier niveau de mise à jour.) Pour 2013, l'objectif est de parvenir à reconditionner un vieux PC en Windows XP SP3 avec Internet Explorer (IE) version 6 , ce qui, aujourd'hui, sur le plan technique, n'est pas gagné. Si ce pari est tenu, on peut espérer que ce qui marchera en IE 6 marchera également en IE version 7. Cette dépense d'énergie n'est pas faite en pure perte. Le tableau suivant résume les statistiques des visites du site sur les 54 derniers mois (4 ans et demi) :
Après ce petit tour d'horizon des problèmes rencontrés par le webmestre, tirons des conclusions provisoires :
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Le site web du syndicat CGT Métaux Montpllier n'a pas d'importance en lui-même. Il ne remplace pas une bonne pratique syndicale de terrain, il ne remplace pas la réflexion collective et le débat, il ne remplace pas l'action revendicative. Mais s'il ne servait à rien pour l'action syndicale, il faudrait tout-de-suite le fermer. En revanche, s'il présente la moindre utilité pour les militants, si les adhérents le consultent, si les salariés viennent y trouver des informations dont ils ont besoin face à leur hiérarchie, parce qu'ils n'ont pas de délégué dans leur établissement, ou pire, s'il y en a, parce qu'ils ne leur font pas confiance, alors le site web du syndicat à son utilité.